Doit-on déclarer l’or aux impôts ?

Doit-on déclarer l’or aux impôts ?
19 Août 2025

Doit-on déclarer l’or aux impôts en 2025 ? Découvrez les règles fiscales sur l’achat, la détention et la vente d’or, ainsi que les régimes d’imposition.

L’or reste une valeur refuge prisée par de nombreux Français. En 2024, près de 11 % des ménages déclaraient détenir de l’or physique (bijoux, lingots ou pièces), selon une étude de la Banque de France. Mais lorsqu’il s’agit de fiscalité, une question revient systématiquement : faut-il déclarer son or aux impôts ? La réponse dépend du contexte : simple détention, achat ou revente. Voici ce qu’il faut savoir pour 2025.

 

Faut-il déclarer l’or détenu aux impôts ?

Première précision importante : détenir de l’or n’est pas imposable en soi. Que l’on possède des bijoux transmis depuis plusieurs générations, quelques pièces d’or en collection ou encore un lingot, aucun impôt n’est dû simplement pour en être propriétaire. Contrairement à certains placements financiers, l’or physique n’entre pas dans la déclaration annuelle des revenus.

En clair, un particulier qui conserve de l’or chez lui ou dans un coffre n’a aucune case spécifique à remplir dans sa déclaration d’impôts. Cette absence de taxation vise à encourager la conservation de l’or comme valeur patrimoniale.

Cependant, il est vivement recommandé de conserver des justificatifs (factures d’achat, certificats d’authenticité). Ces documents peuvent s’avérer indispensables lors d’une revente future, notamment pour bénéficier d’un régime fiscal plus favorable lié aux plus-values.

 

Doit-on déclarer l’achat d’or aux impôts ?

Lorsqu’un particulier achète de l’or, la règle est simple : l’achat d’or n’entraîne pas de déclaration immédiate aux impôts. Que l’on se procure une pièce Napoléon, un lingot d’investissement ou encore une médaille en or, aucune formalité fiscale n’est exigée au moment de l’acquisition.

En revanche, certaines précautions doivent être prises. La législation française encadre strictement les transactions en métaux précieux. Un achat d’or payé en espèces ne peut pas dépasser 1 000 € (article L112-6 du Code monétaire et financier). Au-delà de ce seuil, le règlement doit obligatoirement se faire par virement, chèque ou carte bancaire.

Il est aussi recommandé de conserver soigneusement les factures et certificats délivrés lors de l’achat. Ces justificatifs constituent une preuve d’acquisition légale et peuvent, à terme, permettre de bénéficier d’un régime fiscal avantageux en cas de revente. En effet, plus l’or est détenu longtemps, plus l’imposition sur la plus-value éventuelle peut être réduite.

Enfin, il est utile de rappeler que les achats importants d’or sont suivis par les établissements financiers et les intermédiaires agréés, afin de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cette traçabilité, renforcée par des déclarations automatiques aux autorités compétentes, garantit une meilleure transparence du marché.

 

La fiscalité sur la vente d’or en France

C’est au moment de la revente que la fiscalité s’applique réellement. Vendre de l’or implique presque toujours de s’acquitter d’un impôt, sauf cas d’exonération particuliers. En 2025, deux régimes fiscaux coexistent en France : la taxe forfaitaire sur les métaux précieux et l’imposition sur la plus-value de cession.

La taxe forfaitaire sur les métaux précieux (TMP)

La taxe forfaitaire est le régime le plus simple et le plus couramment appliqué. Elle concerne la cession de lingots, de pièces ou de bijoux en or, quel que soit le prix d’achat initial.

  • Taux en vigueur : 11,5 % du montant de la vente (dont 0,5 % de CRDS).
  • Paiement immédiat : cette taxe est retenue directement lors de la transaction par l’intermédiaire (banque, comptoir d’achat, bijoutier…).

Concrètement, si un particulier revend pour 10 000 € d’or, il devra s’acquitter de 1 150 € d’impôts au titre de la TMP.

L’impôt sur la plus-value de cession d’or

Le second régime, plus avantageux dans certains cas, est celui de la taxation sur la plus-value réelle. Il s’applique si le vendeur est en mesure de justifier la date et le prix d’achat de son or (grâce à une facture ou un certificat).

  • Taux global : 36,2 % sur la plus-value (19 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux).
  • Abattement pour durée de détention : 5 % par année à partir de la 3ᵉ année.
  • Exonération totale après 22 ans de détention.

Exemple : un lingot acheté 15 000 € et revendu 20 000 € après 10 ans de détention. La plus-value est de 5 000 €. Grâce à l’abattement, une partie seulement sera imposée, ce qui réduit fortement la facture fiscale.

Pour estimer précisément le montant de l’impôt dû lors d’une revente, vous pouvez utiliser nos outils en ligne dans la rubrique simulations d’impôts.

Cas particuliers : bijoux, héritages, médailles

Tous les objets en or ne sont pas imposés de la même façon.

  • Bijoux en or : ils sont soumis à la même règle que les lingots ou pièces. Toutefois, si la valeur de cession est inférieure à 5 000 €, aucune taxe n’est due.
  • Or hérité ou reçu en donation : l’imposition interviendra uniquement lors de la vente, selon le régime choisi (TMP ou plus-value).
  • Médailles commémoratives ou religieuses : elles sont également concernées par la taxation sur les métaux précieux si leur valeur dépasse le seuil de 5 000 €.

 

Conclusion

En résumé, détenir de l’or n’entraîne aucune déclaration aux impôts, et l’achat non plus. C’est uniquement lors de la vente que la fiscalité s’applique. Deux régimes existent : la taxe forfaitaire sur les métaux précieux (11,5 % du prix de cession) ou le régime de la plus-value réelle (36,2 % avec abattement progressif et exonération après 22 ans).

Pour les transactions de faible montant (bijoux en or revendus moins de 5 000 €), aucune imposition n’est due, ce qui représente une exception notable.

L’essentiel est donc de conserver toutes les preuves d’achat pour pouvoir bénéficier, le moment venu, du régime fiscal le plus avantageux. En cas de doute ou de situation particulière (héritage, transmission, donation), le mieux reste de solliciter l’avis de son centre des impôts, qui pourra orienter vers la bonne démarche.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter le site officiel des impôts, qui détaille l’ensemble des règles fiscales liées à l’or et aux métaux précieux. De nombreuses situations particulières existent selon la nature de l’or détenu ou la forme de la transaction. Retrouvez des réponses pratiques dans notre FAQ dédiée aux impôts.

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